Après un hiver difficile, principalement à cause d’une baisse de motivation due à la structure en place dans la fédération, j’étais parvenu à remonter la pente juste à temps pour les Trials (les sélections nationales finales). De bonnes courses réalisées ainsi que la reprise du poste d’entraineur national en chef par notre ancien entraineur du cycle olympique passé Edouard Blanc et ma sélection dans le double avec Roman Röösli pour le début de saison laissait présager de bonnes choses. Cependant, une semaine après ces sélections alors que nous avions attaqué l’entrainement en double, mon dos a décidé de refaire des siennes. Je commence à avoir l’habitude et je pensais que ce n’était qu’un léger blocage et que j’allais pouvoir gérer ça tout seul. Après une visite d’urgence chez un chiropraticien, je suis donc parti comme prévu en camp d’entrainement en Italie, pensant que le problème allait se régler. Les jours passaient et la douleur ne passait pas. J’ai dû prendre contact avec mon thérapeute qui m’a déjà sauvé à plusieurs reprises mais, étant très chargé, il n’a pu me trouver une place qu’une semaine après le coup de téléphone. Il fallait se rendre à l’évidence : une participation à la première Coupe du Monde paraissait largement compromise. De plus, il était injuste de laisser Roman dans l’attente. Nous avons donc pris la décision de prendre le temps qu’il fallait pour me guérir, tandis que Roman participerait en skiff à la Coupe du Monde, avec un retour de ma part possible pour la deuxième manche.
After a difficult winter, mainly caused by a drop in motivation due to the federation’s internal structure, I had managed to get back on track just in time for our final trials. Some good racing, our Rio coach Edouard Blanc taking over as the team’s headcaoch as well as my selection in the double scull for the beginning of the season were all suggesting some good times ahead. Nevertheless, just one week after trial and having started our first training block in the double, my back started hurting again. I’m slowly getting used to back issues and I thought it was just a niggle I could handle on my own. After a quick last-minute session at a chiropractor, I left for training camp in Italy thinking the pain would go away within a few days. The days were going by but the pain wasn’t. I had to get back in touch with my therapist who already saved me a couple of times. Being overbooked, he only could get me an appointment one week after our phone call. A participation at the first World Cup was obviously in jeopardy. Also, it wasn’t fair toward Roman to leave him waiting not knowing what he should get ready for. We had to make a call : I would miss the first World Cup, Roman would race in the single, and I would take some time to heal my back, possibly coming back for the second World Cup.
Parfois, mes visites chez mon thérapeute sont magiques et il en suffit d’une ou deux pour régler le problème. Cette fois ce n’était pas le cas. Le problème n’étant pas énormément grave (ce qui est plutôt positif) il en demeure plus compliqué à détecter et localiser pour le thérapeute. Il s’agit donc de faire quelques essais et de « tâtonner » en quelque sorte. Il nous fallu donc quatre ou cinq séances, réparties sur autant de semaines, pour enfin voir une amélioration claire. Ce délai nous a emmené jusqu’à la deuxième manche de Coupe du Monde sur laquelle j’ai par conséquent également dû mettre une croix tandis que Roman joignait cette fois Nico en double.
Sometimes, my visits at my therapist are somehow magic and only one or two sessions are enough to solve the problem. But it wasn’t the case this time. The problem not being huge (which is good news), it is more difficult to find exactly where it comes from and what to do. So my therapist had to start a kind of trial and error process over four or five sessions and as many weeks before seeing a noticeable progress. This delay lead us until the second World Cup from which I also had the withdraw, leaving Roman and Nico lining up in the double together.
Dans ces moments de blessure, il est toujours très compliqué de rester motivé. Pour ma part, étant la deuxième fois où je me retrouve sur la touche pour une période prolongée à cause de mon dos, je me pose énormément de questions, la principale étant « pourrais-je un jour à nouveau m’entrainer à 100%, sans aucune arrière-pensée et sans aucun doute sur le fait que mon dos et ma santé en général ne pose de problème. ? » A partir de là, il y a deux options : la première, et sans doute la plus facile, est de se décourager et de tout arrêter, voir de chercher un autre sport. La deuxième est de prendre du recul, d’analyser les causes de la blessure et comment la prévenir dans le futur, de discuter avec l’entraineur sur une stratégie de retour à l’entrainement et de patienter en faisant ce que l’on peut au jour le jour avant de revenir encore plus fort. C’est donc cette deuxième option que j’ai choisi de prendre. Je ne prétends en aucun cas que ce fût une décision facile. Il y a eu beaucoup de moments de doute, de solitude et de réflexion, beaucoup de notes prises, de pistes explorées avant de faire le tour de la question. Cependant, si on fait les choses correctement, on ressort de l’expérience plus fort mentalement et plus disposé à faire des changements qui étaient sans doute nécessaires. Après environ cinq semaines de repos durant lesquelles ma seule activité sportive consistait à courir une heure environ trois fois par semaine et à faire des exercices (de « biokinematik » les explications sont une longue histoire à elles seules) pour mon dos, j’ai enfin pu progressivement remonter sur un bateau en début juin. D’abord juste 6km, puis 8km, puis 10km, puis 2x10km en un jour, etc. jusqu’à, deux semaines plus tard, être de retour avec le groupe d’entrainement et suivre le programme à 100%. Pendant ces deux semaines, la vitesse ou l’intensité n’importaient aucunement. Je m’entrainais tout seul, avec l’entraineur rien que pour moi et c’est justement dans ces moments qu’il faut profiter pour s’attaquer à des changements techniques fondamentaux. Chose que j’ai fait et qui a payé. J’ai donc pu reprendre l’entrainement à fond sur une bonne lancée technique et en continuant à travailler sur ces points tout en y ajoutant de l’intensité.
It’s always hard to keep motivated in those injury times. Me, being my second prolonged time out because of my back, I ask myself a lot of questions, the most important one being “will I ever be able to train at 100% again, not holding back because of thoughts about my back holding and my health in general in the back of my mind?” From there, there are two options : the first one (and probably the easiest from the two) is to let your arms down, quit rowing or find another sport or activity. The second one is to take a few steps back, analyse the cause of the injury and how to prevent it in the future, to talk with your coach and elaborate a comeback strategy to full training and do everything which is possible day by day during rehab to come back even strong eventually. And I chose to go with the second option. I don’t pretend it’s an easy decision. There were a lot of doubts, loneliness and thinking, a lot of notes taken exploring different paths before finally get a grasp of the problem. Although, if you do it right, you come out of it mentally stronger and ready to make changes which probably were necessary anyway. After around five weeks during which my only physical activity consisted in running for an hour about three times a day as well as doing my rehab exercises, I finally could sit back in a boat beginning of June. Just 6km at first, then 8km, then 10km, then 10k twice in the same day, etc. until, two weeks later, being back in the training group, following the entire training program. During those two weeks, speed and intensity were absolutely not in focus. I was training alone with the coach all to myself and those are precisely the times during which you should attack some technical changes. Which I did and it paid off. I was able to restart the full training with a solid technical basis on which I could keep working, adding intensity along the way.
La troisième et dernière manche de Coupe du Monde se déroulant à Lucerne approchait à grands pas et étant à peine de retour, nous avons pris la décision que Roman et Nico resterait en double et que j’y participerais en skiff, afin de me donner un peu plus de marge de contrôle personnel (vu qu’en skiff mes décisions et mes éventuels problèmes ne me touchent que moi et pas un coéquipier) et de m’enlever un peu de pression vis-à-vis de la performance vu le peu de temps que j’avais devant moi pour m’y préparer.
The third and final World Cup in Lucerne was just around the corner and, being freshly back, we took the decision the Roman and Nico would stay in the double while I would line up in the single. That way, it would give me a little more flexibility to manage my health, while taking some of the performance pressure off my shoulders, given the very short time I had to prepare for the event.