N’ayant eu ni le temps ni réellement la possibilité de mettre à jour mon site web depuis sa mise en ligne, je pensais le faire en écrivant un petit texte sur chaque évènement mais finalement j’ai opté pour un résumé global de ce qu’il s’est passé jusqu’à présent dans notre saison de compétition pré olympique. Et nous avons eu notre lot d’aventures !
Les bateaux formés et sélectionnés, nous avons entamé cette saison compétitive avec la régate internationale de Piediluco, près de Rome. A cette occasion, nous avons décidé de participer en double et en quatre de couple, pour varier les plaisirs. Bonne expérience en double même si le résultat est un peu frustrant. Le réel positif à retenir : dans notre équipe de quatre, peu importe les combinaisons de double, nous allons tous plus ou moins à la même vitesse et sommes très compétitifs. Le quatre de couple ne se passe pas comme prévu. Après les bonnes vitesses à l’entrainement et notre forme physique, nous nous attendions à dominer la concurrence plutôt limitée à Piediluco. Au lieu de cela, nous terminons 3è à une petite seconde de la victoire. Pas de quoi s’alarmer mais c’est agaçant.
Notre deuxième étape était la 1ere Coupe du Monde à Bled (SLO). Après des courses préliminaires en dents de scie, nous terminons par une bonne course en finale à la 4è place. Positif : nous ne sommes qu’à 3s des allemands, Champions Olympiques en titre et à 0,5s des chinois, 4è des derniers mondiaux. Négatif : nous échouons à 0.06s du podium ! On dirait que la concurrence en quatre de couple se resserre…
Sont ensuite arrivés les Championnats d’Europe, première confrontation avec la plupart des grosses équipes du circuit. Sortant d’un bon camp d’entrainement et ayant changé les positions dans le bateau (Roman est désormais à la nage et je suis derrière lui, Augustin ensuite et Nico au bout), nous pensons avoir trouvé les petites secondes qui nous manquaient par rapport à Bled. Grosse désillusion : nous ne nous qualifions pas pour la finale… Dans un élan d’honneur, nous effectuons notre meilleure course de la saison pour nous imposer clairement en finale B. Cette fois, on commence à s’inquiéter sérieusement. Nos résultats ne suivent ni nos ambitions, ni notre forme physique, ni le gros volume d’entrainement effectué. On rame mal et nous n’arrivons pas à trouver de solution avec le nouvel entraineur Néo-Zélandais.
Suite à ce résultat à la limite de la catastrophe, nous tirons la sonnette d’alarme auprès de la Fédération Suisse et nous leur faisons part de nos inquiétudes et de notre état d’esprit. Pour nous c’est clair : nous aimerions à nouveau travailler avec notre entraineur des deux années précédentes avec lequel nous avons gagné nos deux titres de Champions du Monde U23, car ni nous, ni le headcoach ne parvenons à aller dans le sens de l’autre et la situation semble être bloquée. Il faut une bonne semaine pour faire bouger les choses mais finalement nous obtenons ce que nous voulions. Une fois les esprits calmés, l’espoir renait !
Pas le temps de beaucoup tergiverser. Le retour de notre entraineur est directement suivi par la 2ème Coupe du Monde à Varese (Italie). Cette fois, il ne manque presque plus personne. Après un autre changement de positions dans le bateau (Augustin et moi échangeons nos places), nous montrons enfin une course solide digne de ce nom en repêchage pour atteindre la finale avec un nouveau record suisse de 5:39.56. La course de la veille nous ayant beaucoup couté physiquement, nous n’avons pas vraiment notre mot à dire en finale et terminons 6èmes. Ce n’en reste pas moins un week-end extrêmement positif et nous nous réjouissons de continuer à travailler dans cette direction.
A peine deux semaines plus tard, se tenait la 3ème et dernière étape de Coupe du Monde cette fois « à la maison », sur le Rotsee de Lucerne. Nous avons essayé de changer des choses ces deux dernières semaines et avons bon espoir que cela va payer. C’est la douche froide en éliminatoire ! A la rue dès les premiers coups, nous finissons beaux derniers et sommes sous le choc. Notre entraineur décide alors de tenter le tout pour le tout et de changer les positions dans le bateau : je repasse à la nage, suivi de Nico, Augustin et Roman. La course suivante est un petit peu meilleur mais le changement n’est pas du tout évident et le miracle ne se produit pas. Une très décevante 8ème place conclu notre saison de Coupes du Monde, d’autant qu’il manque encore passablement de monde par rapport à la concurrence que l’on rencontrera aux Mondiaux en septembre…
Nous sommes un peu désemparés : ce qui s’annonçait être une saison très prometteuse s’est déroulée de manière très chaotique jusqu’à lors. Nous faisons le point avec notre entraineur et il en ressort qu’il nous faut du temps. Du temps pour « démolir pour mieux reconstruire », du temps pour se reconcentrer sur nous-mêmes et sur l’essentiel de notre coup d’aviron et tant que quatre de couple. Par quoi cela doit passer ? Cela semble évident : tout d’abord quatre jours de pause bien mérités (qui vont nous paraitre comme des grandes vacances !) afin de décompresser et de se vider la tête pour mieux repartir une fois de retour au centre d’entrainement. Ensuite nous allons passer par une dizaine de jours en doubles à la place du quatre de couple. En effet, plus le bateau est court, plus il est facile de modifier la technique et de sentir ce que l’on fait. Finalement, nous allons effectuer des changements techniques et retrouver une version améliorée du coup que nous avions il y a deux ans de cela et transposer ces changements dans le quatre de couple afin de la faire voler !
Le camp d’entrainement final de 6 semaines est bien lancé. Nous sommes sur la bonne voie, les changements ont été effectués et sont en phase de stabilisation et d’amélioration. Chaque jour, je me réjouis d’aller ramer car le bateau avance bien et surtout nous trouvons un réel sens à chaque sortie. Physiquement, je me sens fatigué, mais une bonne fatigue. Nous travaillons par cycles avec une semaine à immense volume, suivie d’une semaine à volume standard. Je sens que mon corps résiste bien et qu’il va être prêt comme rarement au moment voulu.
Cette saison ne s’est jusqu’à maintenant pas du tout déroulée comme prévu mais elle n’en reste cependant pas moins excitante. Chaque année est différente mais chaque année m’apporte tellement d’expérience bénéfique. Les mondiaux d’Aiguebelette (FRA) commencent dans 30 jours exactement et même si les plans n’ont pas tous fonctionné, celui d’atteindre une finale et de se qualifier pour les Jeux Olympiques en septembre reste absolument inchangé !
Rendez-vous à Aiguebelette du 31 aout au 6 septembre !